Guy Durosier en direct dans un potpourri de chansons enregistrées à la Montagne Noire.
Toutes générations confondues, rares sont les artistes haïtiens qui ont marqué l’histoire de notre chanson et de notre musique populaire comme l’a fait, en 53 années sur les scènes nationale et internationales, Monsieur Guy Durosier. Élevé dans le culte des travailleurs de l’esprit et des martyrs qui ont ciselé notre pays, dans le domaine strictement artistique, cet homme, pour plus d’un, était doué d’un talent supérieur proche du génie. Je n’ai aucun doute que, dans la même veine, Oswald Durand, le barde national, l’aurait décrit comme « un joyau des mains de Dieu tombé ».
Guy Durosier était l’un des chanteurs et musiciens préférés, s’il n’était pas tout simplement le préféré de Jean Léon Destiné, Jacqueline Scott-Lemoine, Émerante de Pradines, Ipharès Blain, Hulric Pierre-Louis et d’autres gloires nationales. Il l’est également de Félix « Féfé » Guignard, Raoul Guillaume, Marie Denise Coupet, dite Mitsou Fontaine, Marc Lamarre, Michel Pressoir et de tant d’autres sommités de notre musique tant de sa génération que de la précédente.
Herby Widmaier, un de nos meilleurs chanteurs, musicien très exigeant et chiche en compliments, pense ainsi de notre icône artistique : « Guy Durosier était purement et simplement un génie. Tant comme chanteur que comme musicien, il a fait en Haïti ce que personne n’a fait ni avant ni après lui ». Le pianiste émérite Edner Guignard, ancien accompagnateur de notre artiste, sans passer par quatre chemins, m’a dit récemment: « Si pour Voltaire le génie n’a qu’un siècle, en ce qui nous concerne, il nous faudrait au moins deux siècles pour avoir un autre Guy Durosier ».
Extrait de "l'Itinéraire d'un artiste immortel" par Louis Carl Saint Jean