Huit minutes dans la vie de Michel Tassy
Quand Michel a rejoint l'orchestre Septentrional, il avait presque 20 ans. A ce moment là, ses parents habitaient les rues 10-N de la Petite-Guinée. Son père qu'on appelait Tassy était un commerçant prospère. La preuve : Quand on a du succès dans le commerce en Haïti, on vous accuse d'être un loup-garou. D'autant que son grand ami n'était autre que Villa Dimanche qui habitait une maison inachevée en face du Collège Notre-Dame à la rue 11 N-M.
Il lui arrivait de fuir, à notre grand plaisir, à toute vitesse devant la colère de son ami qui, à n'en pas douter, avait des problèmes de santé mentale. C'était aussi la seule personne que nous avions vu pénétrer chez lui durant toute notre escapade à la cour du Collège. Donc son fils Michel était bien connu du quartier, avant de devenir une des super-vedettes de Septentrional.
On raconte que Michel n'était pas particulièrement intéressé par l'école, tellement obnubilé par la musique. Il faisait partie d'un de ces Ensembles qui pulullaient au Cap à l'époque, avant de rejoindre "l’Orchestre Anacaona" du maestro Camille, où il est remarqué par les gars de Septentrional (Roger Colas sans doute qui habitait à quelques mètres de la maison des Tassy).
Michel était l'aîné d'une famille de trois enfants et sa mère tout comme son père était commerçante.
A ses sœurs Marie Claude. et Nicole, à la femme qui l'a aimé et soutenu depuis les années 70 à sa mort, nous envoyons nos sincères condoléances, et aussi, nos profonds regrets à toute la famille septentrionale.
Michel était un témoin privilégié de la vielle garde de Septentrional. S'il a difficilement accepté le souffle nouveau apporté par la jeune génération. Il a néanmoins accepté de rentrer avec elle dans la modernité. En fait, il aimait trop ce qu’il faisait pour arrêter volontairement de briller au firmament de la musique haïtienne.
On peut dire qu'il est mort en service.